Maracanazo 1950

Le Maracanazo : l’exploit uruguayen qui a fait trembler le Brésil

La Coupe du monde 1950 au Brésil est la première organisée après la Seconde Guerre mondiale. Elle est très attendue avec le retour des grandes nations européennes. Mais le Brésil, pays hôte, est archi-favori pour décrocher son premier titre mondial. Avec des stars comme Ademir ou Zizinho et devant son public, la Seleçao parait imbattable. Pourtant, la finale du 16 juillet 1950 entrera dans la légende sous le nom de « Maracanazo ».

Un pays en ébullition derrière le Brésil

Le Brésil vit la Coupe du monde 1950 comme une consécration annoncée. Le pays est en plein essor économique et le football y est roi. La Seleçao, emmenée par son meneur de jeu Zizinho, enchaîne les succès depuis 20 ans. Elle n’a perdu qu’une fois à domicile en 38 ans ! Le stade Maracanã flambant neuf de Rio peut accueillir près de 200 000 spectateurs, un record. Bref, tout est réuni pour que le Brésil soulève le trophée Jules Rimet. D’autant plus qu’il écrase son premier adversaire (4-0 contre le Mexique) puis domine la Yougoslavie (2-0) et la Suède (7-1) !

L’Uruguay, petit poucet aux dents longues

L’Uruguay arrive au Brésil en position de petit poucet. Quadruple vainqueur des Jeux Olympiques et double champion du monde (1924 et 1928), la Celeste est vieillissante. Dans un style offensif typique, elle s’appuie encore sur quelques rescapés de ses gloires passées, notamment le mythique buteur Alcides Ghiggia. Malmenée par l’Espagne (2-2) puis le Suède (3-2), elle ne doit son salut qu’à une dernière victoire sur la Bolivie (8-0). Mais en finale, ce sont des Uruguayens revanchards qui se présentent pour défier les Brésiliens.

Un stade Maracanã en fusion

Ce 16 juillet 1950, le stade Maracanã de Rio accueille 199 854 spectateurs, un record mondial pour un match de football qui ne sera battu qu’en 1994. La ferveur brésilienne est à son comble, tous sont convaincus que le premier sacre mondial du Brésil est une formalité. D’autant plus que la Seleçao ouvre le score juste avant la mi-temps sur un tir lointain de Friaca. A la pause, le journaliste Mario Filho se fend même d’un article titré « Ces diables d’Uruguayens nous ont fait peur » dans les colonnes de son journal.

La Celeste rugit en seconde période

Mais dès le retour des vestiaires, l’Uruguay hausse le ton. À la 66e minute, Juan Alberto Schiaffino égalise d’une frappe en pivot. Le Maracanã est tétanisé mais le pire est à venir. À 11 minutes du terme, Alcides Ghiggia déboule sur le flanc droit et trompe le gardien brésilien Moacir Barbosa d’un tir croisé. Le silence assourdissant du stade est un contraste saisissant avec l’atmosphère du début de match. Devant leur public médusé, les Brésiliens sont KO debout et ne reviendront pas. L’Uruguay s’impose 2-1 et souffle la victoire sous le nez des Brésiliens !

Conclusion

Ce « Maracanazo » est un véritable séisme, qui traumatise plusieurs générations de Brésiliens. La défaite est vécue comme une humiliation nationale. Le gardien Moacir Barbosa, coupable désigné, deviendra persona non grata dans son pays. En Uruguay, ce triomphe inattendu entrera dans la légende et conforte le pays dans sa réputation de grande nation de football. 70 ans après, personne n’a oublié cet exploit retentissant de la Celeste au nez et à la barbe des Brésiliens.

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