Si le Mondial 1970 organisé au Mexique est entré dans la légende, c’est avant tout pour la démonstration footballistique du Brésil. Emmenée par le génie de Pelé (30 ans) pour sa dernière Coupe du Monde, la Seleçao impressionne par la qualité collective de son jeu, porté vers l’offensive. Étincelant de maîtrise technique avec une ossature forgée au sein de Santos, le Brésil martyrise littéralement ses adversaires jusqu’à soulever le trophée Jules Rimet pour la 3e fois lors d’un tournoi qui marquera l’apogée du fameux « Joga Bonito ».
Sommaire
Une attaque brésilienne de feu et de talent
Logée dans le groupe C en compagnie de l’Angleterre et de la Tchécoslovaquie, principaux favoris du tournoi avec le Brésil et l’Italie, la Seleçao débute son Mondial-1970 par un récital offensif face aux Tchécoslovques (4-1). La paire Jairzinho-Pelé s’illustre déjà alors que Paulo Cézar « Caju » et le jeune Edu font danser la défense adverse. Au milieu, le métronome Gérson se montre indispensable et le subtil meneur Tostão impressionne. Après une victoire tactique sur l’Angleterre (1-0), le Brésil corrige ensuite la faible équipe roumaine (3-2), terminant facilement en tête de son groupe. En quart de finale, le Brésil signe une nouvelle démonstration offensive ébouriffante face au Pérou (4-2), porté par les inspirations géniales de Jairzinho et des extérieurs du pied chirurgicaux de Rivelino. L’Uruguay, le bourreau de 1950, est balayé en demi-finale (3-1), envoyant logiquement le grand favori brésilien en finale.
Des artistes brésiliens au sommet de leur art
Mais au-delà des résultats, c’est surtout la qualité de jeu déployée par le Brésil et ses artistes qui marque durablement les esprits. Le milieu de terrain est magistralement orchestré par Gérson qui dicte le tempo, oriente le jeu et récupère un nombre incalculable de ballons. Tostão est le fin tacticien dont la science du placement et la justesse de passes déséquilibrent les défenses les plus hermétiques. Devant eux, Jairzinho et Rivelino percutent et provoquent en permanence grâce à leur formidable explosivité et leur sens du dribble. Quant à Pelé, il continue à 30 ans d’affoler les arrières-gardes, de faire se lever les foules du stade Jalisco de Guadalajara au légendaire Azteca de Mexico et de scorer avec une impressionnante régularité (4 buts au 1er tour et un doublé en demie). Bref, c’est une formidable machine footballistique qui se présente en finale.
Chef-d’œuvre offensif et consécration historique
Le 21 juin 1970, 107 500 privilégiés garnissent les gradins du stade Azteca de Mexico pour la finale Brésil-Italie alors que des centaines de millions de téléspectateurs sont aux rendez-vous. Ce match à sens unique rentrera dans la légende du football. Les Auriverde mette d’entrée la Squadra Azzurra sous pression et multiplient les occasions de but. Logiquement, le Roi Pelé ouvre le score de la tête après un quart d’heure de jeu en profitant d’un marquage très lâche. Porté par un milieu Rivelino-Gerson-Tostão fabuleux, le ballet brésilien se poursuit et Jairzinho aggrave la marque d’une lourde frappe après une percée de Carlos Alberto (2-0, 65e). En fin de match, l’Italien Boninsegna sauve l’honneur (2-1, 90e+1) avant que Carlos Alberto n’alourdisse la note d’un missile des 20 mètres (3-1, 90e+3) sur une passe laser de Pelé. Au coup de sifflet final, c’est l’extase au Mexique et dans toutes les rues du Brésil : la Seleçao a décroché la Coupe Jules Rimet de manière magistrale !
Conclusion
Porté par les adieux grandioses de Pelé (4 buts) mais aussi le talent fou de Jairzinho (record de 7 buts), cette bande-son du Mondial 1970 restera comme l’apogée footballistique du Brésil et de son fameux « Joga Bonito ». Avec un jeu léché et 19 buts plantés en 6 matches, le Brésil a littéralement survolé le tournoi pour s’offrir sa troisième couronne mondiale. Un véritable récital offensif et collectif signant le plus bel opus de l’histoire auriverde. Du jamais vu… ni revu depuis !
